Cette monographie est un extrait du livre Materia Medica de FloraMedicina : un ouvrage de référence en français sur les plantes médicinales. Cette plante est également vue en détail dans la partie 1 du cours Materia Medica.
Nom Latin : Urtica dioica, Linné
Famille : Urticacées
Paries utilisées : Feuilles, racines et graines
Propriétés médicinales et principales
- Altératif
- Très nutritif, reminéralisant
- Trophorestaurateur rénal (feuille, mais surtout la graine)
- Diurétique (léger et sécuritaire, selon la charge de déchets azotés)
- Antihistamique (feuille fraîche)
- Antianémique
- Astringent et légèrement hémostatique
Indications
L'ortie est un tonique général: elle redonne force, courage et vitalité. Elle stimule le métabolisme. Cette petite alliée revitalise tout le corps, remonte le moral et donne de l’énergie. Elle peut être prise sur une longue période de temps et elle est un soutien fort apprécié pour les gens qui souffrent de conditions chroniques ou de dégénérescence. Dans le cas d’un épuisement chronique, d’une mononucléose ou d’une convalescence, grossesse ou allaitement, troubles métaboliques (hypoglycémie, diabète), l’individu sera épaulé par l’ortie. David Hoffmann suggère : « When in doubt, give nettle » - traduction libre : « en cas de doute, donnez de l’ortie ».
Systémique
L'ortie est une plante extrêmement nutritive car elle est riche en chlorophylle et en minéraux (dont le fer), en protéines et en vitamines. Au printemps, les jeunes pousses - qui sont spécialement riches en vitamine C - peuvent être mangées comme des épinards, dans une soupe ou une lasagne. Par contre, il faut les cuire avant de les manger, car la chaleur détruira l’acide formique contenue dans les petites aiguilles.
Une étude a démontré que la silice de l’ortie est plus facilement extraite (dans l’eau) que celle de la prêle.
Elle est nutritive pour les animaux aussi, pouvant être intégrée au fourrage des cheveux et des vaches ou donnée aux poules.
Système urinaire
Tonique du système urinaire, elle régénère le tissu des reins (les graines d’ortie sont particulièrement efficaces pour cet effet). Elle peut faire partie de soins pour :
- Calculs urinaires
- Cystite chronique
- Incontinence
- Pollakiurie
- Hématurie
- Mucus dans les urines
- Néphrite (graine)
- Cas de dialyse (graine)
L’ortie augmente l’excrétion d’acide urique, des ions d’hydrogène et de déchets azotés. Elle n’est pas un diurétique pur, en ce sens la diurèse augmente seulement s’il y a une surcharge de déchets acides et azotés à éliminer. Ceci fait en sorte que les personnes qui commencent à la prendre voient leur débit urinaire augmenter surtout dans les quelques premières semaines. Durant ce temps, l’urine est aussi foncée, parfois même jusqu’à orange. Réjouissez-vous du phénomène d’élimination, votre piscine intérieure est en nettoyage. Par la suite, parce que l’ortie est tonique du rein, on remarque une normalisation de la diurèse, et même une diminution de la diurèse chez les personnes qui souffraient de pollakiurie (pisse-minutes). Ces personnes se lèveront moins souvent la nuit pour uriner, voire plus du tout.
L’ortie est un diurétique sécuritaire puisque, contrairement à la racine de persil ou aux baies de genévrier, elle ne stimule pas l’utérus.
En favorisant l’excrétion d’acide urique, elle favorise la guérison des cas de goutte, d’eczéma, d’éruptions cutanées, de calculs, etc.
En cas d’insuffisance rénale, la feuille d’ortie devrait être évitée, mais la graine est intéressante et sécuritaire.
Système tégumentaire
Parce qu'elle est altérative et reminéralisante en plus de soutenir les systèmes d'élimination du corps, l'ortie est d'une grande aide dans les cas d'eczéma infantile ou nerveux. Grâce à son contenu en silice elle revitalise aussi les tissus conjonctifs et les phanères (ongles et cheveux).
- Eczéma
- Acné
- Éruptions cutanées, avec bosses, prurit, enflure
- Psoriasis
- Dermatoses de toutes sortes
Usages externes
- Plaies ou blessures qui saignent - utilisé en teinture ou en compresse
- Brûlures (appliquer immédiatement ou sur des vieilles blessures)
- Rince pour les cheveux (attention, les cheveux peuvent devenir plus foncés)
Système digestif
L'ortie n'est pas une plante amère, cholagogue, hépatique, carminative ou émolliente. Malgré tout, on remarque qu’elle a un effet marqué sur le système digestif, peut-être parce qu’elle aide à l’absorption des nutriments et qu’elle possède des propriétés légèrement astringentes ? Encore là, si on ne peut expliquer le pourquoi et le comment, l’ortie fait son travail quand même ! Peter Holmes dit que l’ortie nourrit le yin du Foie. C’est pourquoi elle aide dans les cas d’hypoglycémie, de fatigue en soirée, de perte d’endurance ou de perte de poids.
Pour les grosses pathologies du système digestif, l’ortie sera utilisée en support. On l’utilisera donc en combinaison avec des plantes plus ciblées.
Plusieurs personnes digèrent mal l’ortie ce qui leur cause des ballonnements. Dans la plupart des cas, l'ajout d’une plante carminative suffira à régler le problème.
- Ulcères gastriques et intestinaux
- Maladies chroniques du côlon
- Diarrhée chronique
- Sang ou mucus dans les selles
- Hémorroïdes sanguinolente
En Russie, on utilise la feuille pour soigner les hépatites et l’inflammation de la vésicule biliaire.
Système respiratoire
Traditionnellement, l’ortie est utilisée comme protecteur pulmonaire. Les graines et les feuilles sont utilisées pour prévenir la tuberculose et pour les individus qui sont sujets à avoir des troubles pulmonaires, comme les personnes atteintes du VIH. Peter Holmes considère que l’ortie est d’une grande aide en cas de déficience du yin du Poumon, lorsque l’on rencontre un essoufflement avec beaucoup d’humidité/mucus dans les voies respiratoires. De plus, il est dit que la graine tonifie les capillaires de la muqueuse respiratoire après une bronchite. Elle était traditionnellement utilisée en cas de pleurésie et de pneumonie.
- Asthme bronchique et allergique
- Bronchite
Rhume des foins
L’ortie doit être prise en tisane sur une longue période (minimum de 3 mois) précédant la saison d’allergies et cela peut être suffisant pour transformer le terrain allergique une fois pour toutes. On peut aussi utiliser l’ortie dans une approche symptomatique : il faut alors prendre de l’ortie fraîche, donc une teinture de plante fraîche. Ou encore, certaines compagnies vendent de l’ortie séchée à froid qui est, elle aussi, efficace dans cette approche.
Système endocrinien

- Stress: l'ortie inhiberait les effets de l'adrénaline
- Épuisement, surmenage
- Hypoparathyroïdie : malabsorption des nutriments causée par une déficience mineur des parathyroïdes
- Hypothyroïdie: les graines stimulent les fonctions thyroïdiennes
- Hypothyroïdie (feuille)
Système locomoteur
Arthrite et goutte

Système reproducteur
Syndrome prémenstruel, menstruations
Grossesse et allaitement
Hypertrophie bénigne de la prostate
Sang
Anémie
Hémorragies
Système immunitaires
Cancer
Qualités énergétiques
Modes d'utilisation, solvants et dosages
Infusions des feuilles
Teinture
Feuilles fraîches (1:2, alcool 95 %)
1-3 ml, 3 fois par jour (contre les allergies saisonnières).
Feuilles sèches (1:4, alcool 50 %)
2-5 ml, 3 fois par jour.
Racines sèches (1:4, alcool 50 %)
1-3 ml, 3 fois par jour (troubles de la prostate).
Graines sèches (1:4, alcool 50 %)
1-2 ml, 3 fois par jour (pour les reins).
Glycéré
Feuilles sèches (1:6, 60 % de glycérine) ou feuilles fraîches (1:2, 90 % de glycérine)
10-20 ml, 3 fois par jour (contres les allergies saisonnières et pour l’apport en minéraux).
Vinaigre de feuilles ou de racines
Jus
Autres utilisations
-
Alimentation (manger cuite seulement)
-
Topique (frotter sur les parties du corps atteintes de rhumatisme ou d'arthrite)
Précautions et contrindications
Constituants répertoriés
Feuilles
Vitamines: bêta-carotène (pro-A), acide folique (B9), acide panthénique (B5), autres complexe B, acide ascorbique (C), K
- Protéines (25 à 42 %)
- Acides: tannique, gallique, glucuronique, silique, galacturonique, formique
- Minéraux: potassium, calcium, magnésium, phosphore
- Oligo-éléments: fer, zinc, manganèse, sélénium
- Coumarines: scopolétine
- Flavonoïdes: quercétine
- Chlorophylle, xanthophylle
- Enzyme sécrétine
- Choline et acétylcholin
- 5-hydroxytryptamine
Poils
- Histamine
- Acide formique
- Acétylcholine
- Sérotonine
Racines
-
Phytostérols
-
Phénylpropanes
- Lignanes
Autres formes d'utilisation
Homéopathie
Urtica urens
- Urticaire
- Brûlure
- Eczéma
- Œdème
- Prurit
- Piqûre d'insectes
- Goutte, arthrite
Agriculture
Historique
.jpg?width=300&name=ortie%20(10).jpg)
Description botanique

Feuilles : opposées, allongées, pétiolées et stipulées
Origine, distribution et statut
Espèces voisines
Urtica urens
Lamium album (lamier blanc, ortie blanche)
Appartient à la famille des lamiacées. Elle n’a de commun avec l’ortie que le nom et n’a pas les mêmes propriétés médicinales
Autres noms
Latin
Français
- Ortie piquante
- Grande ortie
- Ortie dioïque
Anglais
- Nettle
- Stinging nettle
- Devil's leaf
- Stingers
Allemand
- Brennesselkraut
- Klein Brennessel
- Netel
Espagnol
- Urtica